Quel est le bon moment pour transmettre sa pharmacie à un collaborateur ?

Cabinet Plumecocq / Blog / Quel est le bon moment pour transmettre sa pharmacie à un collaborateur ?

Après des années d’investissement professionnel, transmettre sa pharmacie n’est jamais une décision prise à la légère. Lorsqu’il s’agit de passer le relais à un collaborateur, la démarche devient encore plus personnelle. Elle implique un engagement mutuel, une planification méticuleuse et une compréhension fine des aspects humains, juridiques et fiscaux ; Un audit de pharmacie s’impose alors. Entre volonté de pérenniser l’entreprise, souci de la continuité pour les patients et recherche de sérénité au moment du départ, choisir le bon moment pour transmettre sa pharmacie à un collaborateur est une question stratégique. Voici les éléments à prendre en compte pour évaluer cette transition dans les meilleures conditions.

Les avantages d’une transmission à un collaborateur d’officine

Transmettre sa pharmacie à un collaborateur présente plusieurs bénéfices, tant sur le plan opérationnel qu’humain. Un collaborateur connaît déjà le fonctionnement interne de l’officine, son équipe, sa patientèle et son environnement économique local. Il bénéficie donc d’une phase d’adaptation nettement réduite, ce qui limite les risques de désorganisation lors de la reprise. Cette option permet également une transition progressive. De nombreux pharmaciens choisissent d’intégrer leur collaborateur au capital de la pharmacie dans un premier temps, avant de lui céder la totalité. Cela laisse le temps au repreneur de se former à la gestion et au titulaire de préparer son retrait en douceur.

Sur le plan humain, la confiance préexistante entre le cédant et le collaborateur facilite les échanges, notamment sur des points sensibles comme la valorisation de l’officine, les modalités de financement ou les éventuelles évolutions stratégiques. Cette relation de proximité est aussi un gage de stabilité pour l’équipe officinale et la clientèle, qui perçoivent la passation comme une continuité plus que comme une rupture. Enfin, la cession à un collaborateur peut s’inscrire dans une stratégie d’optimisation fiscale et financière. Un montage anticipé, structuré autour d’une montée progressive au capital ou d’un contrat de cession différée, peut permettre de répartir les charges fiscales et d’étaler les efforts financiers du repreneur.

transmettre collaborateur cabinet specialise

Les risques et limites à anticiper dans la transmission d’officine à un collaborateur

Malgré ses atouts, la transmission à un collaborateur n’est pas exempte de difficultés. La première tient à la gestion des émotions et des attentes. Le cédant peut avoir du mal à lâcher prise, tandis que le collaborateur, dans une logique d’ascension, peut souhaiter prendre plus rapidement les rênes. Il est donc fondamental de formaliser clairement les rôles, les étapes et les échéances dès le début du processus. Un autre écueil fréquent est lié à la valorisation de l’officine. L’affect du titulaire peut l’amener à surestimer la valeur de sa pharmacie, alors que le collaborateur, en tant qu’acheteur potentiel, cherchera logiquement à négocier un prix réaliste. Pour éviter des désaccords ou blocages, faire appel à un expert-comptable spécialisé dans le secteur pharmaceutique est fortement recommandé.

La question du financement est également centrale. Le repreneur, souvent jeune diplômé ou récemment installé, peut rencontrer des difficultés à mobiliser les fonds nécessaires, surtout dans un contexte de taux bancaires élevés. Le recours à un crédit vendeur, à une société de participations ou à une transmission progressive du capital (par exemple via des parts sociales) peut être envisagé pour assouplir les conditions d’acquisition. Enfin, la compatibilité à long terme entre les deux pharmaciens est un élément-clé. Une bonne entente en tant que collègues ne garantit pas une harmonie en tant qu’associés. Des périodes d’essai ou des phases de co-gestion peuvent servir de test avant un engagement définitif.

Le cadre légal et fiscal de la transmission d’une pharmacie à un collaborateur

Transmettre sa pharmacie à un collaborateur implique de respecter un cadre juridique et fiscal spécifique au secteur officinal. En France, les pharmacies sont soumises à une réglementation stricte, notamment en ce qui concerne la propriété et la gestion de l’officine. Le futur titulaire doit impérativement être pharmacien diplômé et inscrit à l’Ordre, et respecter les conditions de détention prévues par le Code de la santé publique. La forme juridique de l’entreprise conditionne aussi la transmission. Dans une Société d’exercice libéral (SEL) ou une Société en nom collectif (SNC), il est possible de céder progressivement les parts sociales. Cela permet une entrée en douceur du collaborateur dans le capital, tout en maintenant une certaine maîtrise pour le cédant durant la phase de transition.

D’un point de vue fiscal, plusieurs mécanismes peuvent alléger la fiscalité du cédant, à condition d’anticiper. Il est par exemple possible de bénéficier d’une exonération partielle ou totale des plus-values lors de la cession de l’officine, sous certaines conditions (durée de détention, départ à la retraite dans un délai de deux ans, etc.). Le régime de l’article 151 septies A ou celui de l’article 238 quindecies du Code général des impôts peuvent s’appliquer selon les cas. Voici un tableau récapitulatif des principaux régimes fiscaux envisageables :

Régime fiscal Détails (conditions et avantages)
Article 151 septies A Cession dans les 2 ans suivant le départ à la retraite. Permet une exonération totale de la plus-value.
Article 238 quindecies Applicable si le chiffre d’affaires est inférieur à 500 000 € (vente de fonds). Donne droit à une exonération partielle ou totale selon les seuils.
Réduction d’impôt pour départ en retraite Nécessite un engagement à cesser l’activité professionnelle. Offre une réduction d’impôt sur le revenu ou sur la fortune.

Un accompagnement par notre cabinet, un avocat spécialisé et un expert-comptable s’avère indispensable pour sécuriser le processus et optimiser la fiscalité. Cela permet également d’adapter la structure juridique si besoin (transformation en SELAS, création d’une holding, etc.) en amont de la cession.

Et s’il n’est pas possible de transmettre à un collaborateur ? comment céder ?

Il arrive que la transmission à un collaborateur ne soit pas envisageable, faute de profil prêt à reprendre, d’intérêt de la part de l’équipe actuelle, ou encore de conditions financières inadaptées. Dans ce cas, le pharmacien titulaire doit se tourner vers d’autres modes de cession, tout aussi viables, à condition d’être bien accompagné. La première étape consiste à définir une stratégie de mise en vente adaptée à la réalité de l’officine : localisation, rentabilité, potentiel de développement, situation concurrentielle… Ces éléments influencent directement l’attractivité de l’officine et sa valorisation. À ce stade, il est fortement conseillé de faire appel à un cabinet spécialisé dans la transmission officinale, comme notre cabinet.

Le Cabinet Plumecocq accompagne depuis de nombreuses années les pharmaciens dans la cession de leur officine, qu’il s’agisse de vendre à un tiers extérieur, à un groupement, ou dans le cadre d’une restructuration de société. Leur expertise couvre toutes les étapes du processus : évaluation de la pharmacie, recherche d’acquéreurs qualifiés, négociation des conditions de vente, assistance juridique et fiscale, et accompagnement jusqu’à la signature finale. Lorsque la cession se fait à un tiers, le processus peut être un peu plus long qu’avec un collaborateur déjà intégré. Il faut notamment prévoir une période de présentation du repreneur à l’équipe et à la patientèle, pour assurer une passation fluide et maintenir la qualité de service. Une bonne préparation et un pilotage rigoureux du dossier permettent toutefois d’éviter les écueils et de conclure la vente dans des conditions favorables.

En l’absence de collaborateur repreneur, confier la cession à notre cabinet permet de sécuriser l’ensemble de la démarche, tout en optimisant les conditions de départ du titulaire. C’est aussi l’assurance de transmettre son officine à un professionnel sérieux, sélectionné avec soin, et de sortir de l’exercice avec sérénité.